mardi 22 janvier 2013

Linton Kwesi Johnson - Bass Culture / Forces Of Victory

Bass Culture [1980]



Je me glisse subrepticement dans le vide relatif qui sépare deux manches du Grand Jeu. L'idée de parler de Linton Kwesi Johnson m'est venu en commentant la réponse du Zornophage au thème  proposé par Charlu : le thème, un protest album, la réponse du Zornophage l'album Burnin' des Wailers.

Marley bien sûr, icône du reggae jamaïcain, en Europe en tout cas. Et un très bel album, de la période que je préfère chez lui. Sur sa production ultérieure je suis partagé, n'adhérant pas complètement à son reggae plus commercial. Pardon, je voulais dire pop.

N'empêche, je ne veux pas dire du mal de Marley. Je veux seulement dire tout le bien que je pense de Linton Kwesi Johnson, poète et chanteur autrement plus engagé politiquement que le père Marley. Linton, s'il est né en Jamaïque, est pourtant anglais, installé à Brixton depuis son enfance. Avec son chapeau, ses lunettes et sa barbichette il a tout de l'intellectuel activiste noir. D'ailleurs il a adhéré très jeune aux Black Panthers britanniques.

Ce n'est sûrement pas un hasard si la plupart de ses albums sont sortis sous l'ère Thatcher, dans une Angleterre en proie aux tensions sociales et raciales les plus vives. La musique offrait aux poèmes de Linton un écho bien plus important que ses recueils écrits. Chaque chanson, chaque poème, chaque album de LKJ est un brûlot à part entière. Son reggae est anglais et urbain. Son reggae sent le brouillard, le bitume et le crachin. Son reggae transpire les luttes sociales et les émeutes raciales.  Son reggae raconte les contrôles de police, le chômage, la condition des noirs en Angleterre.

Protest singer ? En voilà qui n'a pas sa langue dans sa poche. La langue il la manie comme d'autres manient un flingue. Pas d'emphase, sa poésie utilise la langue de la rue, chaque phrase est un coup de poing, une lame de couteau, un coup de feu. Même - surtout -  quand il écrit en créole jamaïcain.


Bam, bam, bam, a knoking 'pon the door
Op'n up it's the police, come on op'n up

Street 66, en écho à la route 66 du rêve américain, décidément Inglan' is a bitch.

01 - Bass Culture
02 - Street 66
03 - Reggae fi Peach
04 - Di Black Petty Booshwah
05 - Inglan Is a Bitch
06 - Loraine
07 - Reggae Sounds
08 - Two Sides of Silence

Forces Of Victory [1979]

https://www11.zippyshare.com/v/VaOLnRqc/file.html

01 - Want Fi Goh Rave
02 - It Noh Funny
03 - Sonny's Lettah (Anti-Sus Poem)
04 - Independent Intavenshan
05 - Fite Dem Back
06 - Reality Poem
07 - Forces of Viktry
08 - Time Come


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Till

samedi 19 janvier 2013

Grand Jeu Sans Frontières Des Blogueurs Mangeurs De Disques [5ème Edition]


 Oyez ! Oyez ! Les blogueurs fous sont de retour. Et ils sont toujours plus fous et toujours plus nombreux. Du 21 janvier au 2 février 2013 a lieu la 5ème édition du Grand Jeu et cette fois c'est Charlu qui va faire transpirer les concurrents en choisissant les thèmes.

Je ne participerai pas à cette édition par manque de temps, mais ce n'est pas une raison pour rater ces jouissives joutes enjouées. Un thème - un album à choisir et chroniquer. Au total 7 thèmes, 15 concurrents, des dizaines d'heures de lecture, des centaines d'heures d'écoute, 25 caisses de whisky pur malt, 3 tendinites du poignet, 36 pizzas à emporter dont une sans anchois mais avec des olives,  105 disques à découvrir ou redécouvrir et 3 serveurs hors-services chez Google.
  
Ça commence le 21 janvier, soit après-demain, autant dire dans 2 jours, voire dans 48 heures. Et voici la liste des participants. Ils trépignent, ils s'impatientent, ils vibrent, la tension est à son maximum :

Toorsch pour Les Chroniques De Toorsch'
http://toorsch.blogspot.fr/
 Fracas pour Le Blog De Fracas 64
http://fracas64.blogspot.fr/
Jeepeedee pour Jeepeedee Rip's (Again) [Si ses activités professionnelles le lui permettent]
http://jeepeedee.blogspot.fr/
Mr. Approximative pour Approximative But Fair
http://approxbutfair.99k.org/
Devant pour Get Happy!!
http://devantf.blogspot.fr/
Charlu pour Les Chroniques De Charlu
http://leschroniquesdecharlu.blogspot.fr/
La Rouge pour Red Rouge Musika
http://redrougemusika.blogspot.fr/
Marius Perlimpinpin & LRRooster pour le Canut Brains
http://canutbrains.blogspot.fr
SB pour Nova Express
http://novaexpressmusique.blogspot.fr/
Papa pour La Musique A Papa
http://lamusiqueapapa.blogspot.fr/
Le Zornophage pour mangemesdix
http://mangemesdix.blogspot.fr/
Jimmy Jimmereeno, Sorgual, Arewenotmen? & Everett W. Gilles pour Le Club Des Mangeurs De Disques
http://le-club-des-mangeurs-de-disques.blogspot.fr/

 Que la fête commence !


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Till

lundi 14 janvier 2013

The Stranglers - Live X-Cert [1979]

https://www33.zippyshare.com/v/3ZpGOJtU/file.html


 Je ne rappelle pas comment j'ai découvert ce disque. Probablement encore un copain ou une copine qui me l'avait passé. Un live, pourquoi pas ? Avant les live c'était des triple albums où des rock-stars s'écoutaient dérouler des solos de guitare interminables en se regardant le nombril. Exactement ce que vomissaient les groupes nés dans le grand tourbillon de 76. Et là il suffisait de poser la galette sur mon tourne-disque pour comprendre qu'un live pouvait aussi rendre toute la rage répandue sur scène par le groupe. Un des premiers - peut-être le premier - album live d'un groupe issu du mouvement punk. Je n'ai pas comparé les dates de sortie avec d'autres comme le Document and Eyewitness de Wire par exemple.

Le son brut, le choix des morceaux, les quelques interventions vociférantes de Cornwell. D'un Ho, ho, ho, ho plein de rage il lance (Get a) grip (on yourself). Bon début. Dagenham Dave, et puis Burning up time et son solo de guitare (si, si !) acéré. Moins de dix secondes mais efficacité garantie. Puis Dead Ringer tout en puissance et basse percutante et enfin l'intro de Hanging around qui depuis 30 ans me file des frissons.
Intermède. Un petit discours de Cornwell : "J'aimerais que vous arrêtiez de cracher. Vous aimez probablement cracher, mais je n'aime pas particulièrement qu'on me crache dessus, surtout pendant que je joue". Pas de doute, les punks sont là, l'ambiance aussi.

Tout l'album est du niveau, forcément tout est extrait des trois premiers albums coup-de-poing des Étrangleurs de Guilford. L'original s'arrêtait à Go Buddy go mais Sa Sainteté le CD dans son infinie sagesse nous a gratifiés de sept pistes supplémentaires. J'avoue avoir peu écouté ces dernières.

Je ne peux pas conclure sans parler de Straighten Out, morceau si décevant en version studio quand la version de X-Cert est magnifique.

La pochette. Une main apparait sous une feuille de plastique noir tenant un extrait de journal : Stranglers in nude woman horror shock. Interdit de concert dans Londres, ils avaient organisé le Battersea Park festival pendant lequel une partie du live a été enregistrée. Pendant le concert, des copains et copines de Burnel, strip-teaseu(r)ses, les ont rejoint sur scène pendant Nice & Sleazy.



Curieusement ce dernier morceau - excellent et à l'origine de la polémique et du titre de l'album - ne figure pas sur la track-list retenue, ni même dans les titres bonus de la réédition CD. Par contre on retrouve ce titre live et strip-tease inclu, sur la VHS et la réédition DVD de The Stranglers - The Video Collection 1977-1982. J'ai un rip AVI de ce DVD, si ça intéresse je pourrais bidouiller un lien.


01 - (Get a) Grip (on Yourself)
02 - Dagenham Dave
03 - Burning Up Time
04- Dead Ringer
05 - Hanging Around
06 - I Feel Like a Wog
07 - Straighten Out
08 - Curfew
09 - Do You Wanna?
10 - Death and night and blood (Yukio)
11 - 5 Minutes
12 -  Go Buddy Go

Bonus CD :

13 - Peasant in the Big Shitty
14 - In the Shadows
15 - Sometimes
16 - Mean to Me
17 - London Lady
18 - Goodbye Toulouse
19 - Hanging around (alternate version)

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Till

jeudi 10 janvier 2013

Amy Winehouse - The Ska EP [2008]





D'après les astronomes, plus une étoile est grande et brillante, plus elle s'éteindra rapidement. Pauvres Sirius, Bételgeuse, Antarès, appelées à disparaitre inexorablement et à tomber dans l'oubli après avoir brûlé leurs derniers feux dans un bouquet final. Heureusement nos étoiles à nous, tout aussi flamboyantes, continuent éternellement à briller de mille feux. Ella, Billie, Amy, elles, ne disparaitront pas et continuent à réchauffer nos âmes..

Amy. Non contente d'être une des grandes voix jazz, soul et rythm'n' blues des dernières décennies, la divine diva évanescente avait également un goût certain pour les explorations musicales. En 2008 elle nous offrait, en vinyle, un EP 4 titres entièrement consacré au ska. Et même si l'objet en question ne proposait aucune composition originale, quel goût exquis dans le choix des reprises !

Du Monkey Man de Toots & The Maytals au Cupid de Sam Cooke en passant par You're Wondering Now des Skatalites et Hey Little Rich Girl des Specials, quatre morceaux délicieux tirés de quatre répertoires formidables sur lesquels sa voix apporte un supplément d'âme qui fait redécouvrir ces standards. D'accord, musicalement elle ne bouleverse pas ce qui existait déjà, mai il me semble que le ska fait ressentir plus fort encore ce que sa voix a de bouleversant et de puissant à la fois.

Alors féru d'astronomie moi ? Pas spécialement, mais régulièrement je sors ma lunette astronomique pour regarder cette étoile briller. Une supernova qui n'est prêt de s'éteindre.



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Till 


















lundi 7 janvier 2013

Kurt Weill - Berliner Requiem

https://www3.zippyshare.com/v/cZBfzaQv/file.html



Vom Tod Im Wald Op. 23 : Peter Kooy, Philippe Herreweghe, Ensemble Musique Oblique
Concerto For Violin & Wind Band Op. 12 : Elisabeth Glab, Philippe Herreweghe, Ensemble Musique Oblique
Das Berliner Requiem : Alexandre Laiter, Peter Kooy, Philippe Herreweghe, Ensemble Musique Oblique, La Chapelle Royale


Voici un premier post qui constitue une suite, à la fois à l'album The Young Gods Play Kurt Weill proposé il y a quelques temps sur lemieletlesoreilles, et des posts de Jimmy Klaus Kinski Spricht Bertold Brecht, de Marius Kurt Weill - Die Sieben Todsûnden et la compilation de reprises de Weill Lost In The Stars offerte par Projectobject, tous proposés sur le Club des Mangeurs de Disques.

Weill, parce qu'il est évidemment une des figues majeures de la musique du XXème siècle, et de la musique tout court. Parce qu'il est le trait d'union parfait entre musique classique et contemporaine, jazz, chanson et rock. Il suffit de chercher les noms d'artistes qui l'ont repris ou s'en sont inspirés pour comprendre que Weill irradie la musique occidentale depuis bientôt un siècle.

Œuvre moins connue que les célébrissimes Opéra de Quat'sous et Grandeur et Décadence de la Ville de Mahagonny, le Requiem Berlinois n'en est pas moins important. Basé sur des textes prééxistants de Brecht, ce n'est pas un requiem dans le sens classique du genre, plutôt la juxtaposition de pièces musicales et chantées reflétant les angoisses sociétales de l'époque. Composé en 1928 sur une commande de la radio de Francfort dans le but de célébrer le dixième anniversaire de la fin de la guerre, le requiem regroupe 6 à 8 pièces, selon les versions jouées, dont les titres disent clairement l'esprit qui les habitent : la ballade de la jeune fille noyée, le premier et deuxième rapport sur le soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe, un choral d'actions de grâce ou un hommage à Rosa Luxembourg (Die Rote Rosa) malheureusement absent de la version que je possède, publiée par Harmonia Mundi.

On peut lire ici ou là que le requiem, composé alors que Weill travaillait sur Mahagonny, lui a servi d'étude pour l'écriture de l'opéra. C'est certainement vrai, mais la résumer à une simple étude serait faire injure à cette œuvre qui existe par elle-même et montre une autre facette du talent de Weill.

Sur cette édition le requiem, dirigé par Philippe Herreweghe grand défenseur de Weill,  est accompagné de deux autres compositions quasiment contemporaines  : Vom Tod Im Wald Op. 23 [1927], cantate pour basse et instruments à vent, et le Concerto pour violon et instruments à vent Op.12  [1925], qui forment un ensemble cohérent. On n'en attendait pas moins d'Harmonia Mundi.


Vom Tod Im Wald Op. 23
01 - Vom Tod Im Wald Op. 23

Concerto For Violin & Wind Band Op. 12
02 - 1. Andante Con Moto
03 - 2. Notturno
04 - Cadenza
05 - Serenata

06 - 3. Allegro Molto, Un Poco Agitato

Das Berliner Requiem 
07 - Großer Dankchoral. Sostenuto
08 - Ballade Vom Ertrunkenen Mädchen. Lento
09 - Marterl. Andante Moderato
10 - Erster Bericht Über Den Unbekannten Soldaten Unter Dem Triumphbogen. Moderato Assai
11 - Zweiter Bericht Über Den Unbekannten Soldaten Unter Dem Triumphbogen. Rezitativ
12 - Großer Dankchoral [Da Capo]


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jeudi 3 janvier 2013

Pendaison de crémaillère

 
Nouvelle année, nouveau blog.
Pas de nouvelles résolutions, c'est pas mon truc, mais un nouvel espace d'expression.

lemieletlesoreilles.blogspot.com était à l'origine un blog collectif, tombé à l'abandon. J'ai essayé l'été dernier de lui redonner un peu de vie mais n'étant pas administrateur du blog je m'y sentais un peu à l'étroit, contraint, sans possibilité de l'adapter aux demandes ou à mes envies.

J'ai finalement décidé de laisser le miel décanter et les oreilles se reposer, ce blog va connaitre une nouvelle période de sommeil. De mon coté j'ai donc créé ce nouvel espace où je me sens enfin chez moi. Je peux maintenant présenter les blogs amis, suivre au mieux les quelques commentaires, proposer un suivi des posts. Et enfin, enfin, supprimer les captchas pour enregistrer des commentaires.

Un blog musical de plus ? Si on veut. Mais pas seulement. Proposer des liens pour des liens ne m'intéresse pas. On trouve tout sur le net en se donnant la peine de chercher un peu, alors pourquoi créer un nouveau blog de download sans autre but qu'aligner des liens ?

Dans la continuité du blog précédent j'ai envie d'écrire sur des disques que je veux faire connaitre, sur des expos que j'ai aimées, sur des films qui méritent qu'on s'y attarde. Surtout, l'idée est d'échanger sur ces sujets par le biais des commentaires. C'est évidemment ça le sel d'un blog, sinon il ne s'agirait que d'un plaisir narcissique, et j'ai assez de miroirs chez moi pour ça.

La blogosphère comme on dit  est en perpétuelle mutation. Des blogs ferment, d'autres naissent, celui-ci durera ce qu'il durera. Tant que l'envie sera présente, ou tant qu'on m'en laissera la possibilité. Je n'ai aucune envie de définir un rythme de publication, je serai de toute façon incapable de le tenir. Ça se fera donc suivant l'humeur, le temps disponible, l'inspiration. Je veux que ça reste un plaisir, pas que ça devienne une contrainte.

Et puis, chose importante, ce blog sera ouvert aux autres. Il sera possible d'y publier un article, sous réserve évidemment de coller avec l'esprit que je veux y préserver.

Voilà la profession de foi de ce nouveau blog. Bienvenue à tous les visiteurs, bloggers connus ou anonymes, amateurs de musique ou de peinture. Et comme l'écrivent de nombreux bloggers :

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